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Hergé à l’ombre de Tintin, diffusion du jeudi 24 janvier 2019 à 01h15
Selon le journal «Le Monde», Hergé fait partie des dix grands créateurs qui ont marqué le XXe siècle. Il figure aux côtés de Picasso, Chaplin, Tolkien, Andy Warhol, Camille et Paul Claudel, Marilyn Monroe, Le Corbusier, Coco Chanel et Bob Marley. Si le statut d'artiste du père de Tintin n'a pas toujours été reconnu, il fait partie de ceux qui ont réussi à élever la bande dessinée au rang d'art véritable et son héros est devenu une authentique icône de la culture contemporaine, qui inspirera encore longtemps les générations futures. Toute sa vie durant, l'artiste a remis cent fois sur le métier son ouvrage et ne cessa de peaufiner son travail avec un seul objectif : atteindre l'excellence. Critique : « Voici l'étonnante histoire d'un artiste de génie... » Lorsqu'un documentaire boucle son introduction avec ce genre de formule, on s'attend au pire. Surtout quand Moulinsart, la fondation qui gère l'image d'Hergé, coproduit le film. Pourtant, ce portrait du dessinateur belge est assez ressemblant et n'élude pas les questions qui fâchent. Au menu, les premiers albums (Tintin chez les Soviets, Tintin au Congo), aux relents colonialistes et antibolcheviques, la supposée intelligence d'Hergé avec l'ennemi pendant l'occupation allemande, ou encore Tintin et les Picaros, en 1976, album où, lui reproche-t-on, il met fascistes et révolutionnaires sud-américains dans le même sac. Dans tous les cas, la parole est à la défense. Tout est fait pour dissiper les malentendus et rendre la candidature d'Hergé au panthéon des grands artistes du xxe siècle indiscutable. Car c'est là le grand objet de ce portrait, qui s'intéresse finalement moins à l'homme qu'au créateur. Son art, ses multiples influences, ses étroites relations avec la peinture abstraite sont au coeur de cette riche évocation. A noter, en mineur, les relations SM entre Hergé et son double de papier. Les caricatures où il se représente en forçat flanqué d'un Tintin menaçant et armé d'un fouet ( !) sont assez éloquentes. — Stéphane Jarno
