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Hannibal Lecter : les origines du Mal, diffusion du dimanche 23 décembre 2018 à 02h20

L'enfance puis la jeunesse du rejeton de la famille Lecter, promis à un avenir dévorant. Contre toute attente, le film a du style, et séduit par son ambiance rétro, comme par la composition de Gaspard Ulliel. Sur le fond, ça reste de la bonne vraie horreur, évidemment. Mais avec les formes. Critique : Film de Peter Webber (Hannibal Rising, GB/Fr/It, 2007). Scénario : Thomas Harris. 120 mn. V.M. Avec Gaspard Ulliel, Gong Li. Genre : naissance d'un monstre. Cela sentait le coup commercial : après le fameux Silence des agneaux (1991), Hannibal (2001) et Dragon rouge (2002), il fallait s'attendre au retour du serial killer vedette interprété par Anthony Hopkins. Mais l'éternel Dino de Laurentiis, producteur italien à l'origine du projet, a voulu soigner les choses. On repart donc de zéro, avec un Hannibal jeune (Gaspard ­Ulliel) et un scénario signé par l'auteur de la saga, Thomas Harris, qui a construit un univers romanesque ­sophistiqué et séduisant. Peter Webber s'en empare avec un souci esthétique qu'il avait déjà mis en oeuvre en 2003 pour La Jeune Fille à la perle. Plutôt qu'un thriller haletant, il s'emploie à créer un film d'atmosphère, tirant le meilleur des décors : la morgue de la faculté de médecine, où Hannibal s'initie à certains plaisirs de la chair, la péniche-lupanar... On se croirait dans un bon vieux serial, une série B des antiquaires. L'étude du cas Hannibal n'est pas négligée non plus, et son inéluctable avancée vers le pire sonne juste, Gaspard Ulliel se montrant à la hauteur de sa mission.