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Guerre de l’eau en Asie centrale, diffusion du vendredi 20 avril 2018 à 10h50
Les pays d'Asie centrale, républiques indépendantes depuis 1991, sont en proie à des tensions croissantes dont l'enjeu est le contrôle des ressources en eau. Dans cette région autrefois prospère, les politiques menées du temps de l'URSS ont provoqué un désastre écologique sans précédent : pour irriguer les terres peu fertiles destinées à la production intensive de coton, les Soviétiques ont détourné les fleuves, bâti canaux et barrages et asséché la zone. Arno Trümper signe une enquête qui explore les enjeux géopolitiques, diplomatiques, historiques mais aussi scientifiques de cette poudrière. Critique : Moins qu'un film : un dossier. Pour ainsi dire un porte-documents, dans lequel ont été placées quantité d'interviews et d'informations intéressantes sur la problématique de l'eau telle qu'elle se pose, et se posera bientôt plus durement encore, dans les jeunes républiques d'Asie centrale. Des désastres écologiques et économiques causés par des années de politiques négligentes et aggravés par le réchauffement climatique pourraient déboucher sur des conflits majeurs. Si la teneur des propos réunis par Arno Trümper n'est pas en cause, Guerre de l'eau en Asie centrale ne construit pas un propos à même d'être mémorisé. La faute à une réalisation qui se contente d'enquiller les interviews in situ. A quoi bon suivre un officiel allemand du côté de la mer d'Aral, si ce n'est pas pour tirer de ce lieu une partie de la matière du film — non de simples images illustratives ? Lorsque, s'aventurant comme peu d'Occidentaux avant lui dans les galeries souterraines d'une centrale électrique en construction, le réalisateur qualifie de « palpable » la « nervosité du chef du chantier » et de décor digne d'« un film de science-fiction » ce lieu plein de mystères, c'est pour couper la scène au bout de quarante secondes. C'est dire si la sécheresse qui menace la mer d'Aral n'épargne pas ce documentaire. — François Ekchajzer
