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Guérir avec les chevaux, diffusion du jeudi 13 décembre 2018 à 06h15
Les vertus de l'«équithérapie» suscitent un intérêt croissant dans le monde médical. Les membres d'une association viennoise travaillent à faire reconnaître cette pratique. Quatre cents patients sont accueillis chaque année par eux à l'hôpital Otto-Wagner. Seize chevaux sont impliqués dans ces soins d'un nouveau genre qui nécessitent un suivi de deux années. Ainsi, Monika a passé 24 mois dans le coma. Elle doit tout réapprendre : avaler, respirer, contrôler ses mouvements. Grâce à l'échange avec les chevaux, elle accélère visiblement son processus de guérison. Julie, bébé souffrant d'un cancer, Sarah et Samuel, jeunes autistes mutiques, montrent eux aussi des signes encourageants. En France, des expériences analogues sont menées en Meurthe-et-Moselle. La pratique de l'équitation peut-elle délivrer des souffrances physiques et psychiques avérées ? Critique : Longtemps, Louise s'est réfugiée en elle-même, à l'abri du monde derrière un mur mental — l'adolescente souffrait de mutisme total. Les praticiens n'y pouvaient rien. C'est une masse de six cents kilos qui a fissuré le mur et établi le contact : l'un des seize chevaux de e-motion, une association viennoise qui pratique l'équithérapie. L'atout du cheval pour soigner les humains ? Il ne parle pas avec nos mots, mais avec son corps, ses oreilles, sa queue, son encolure, ses postures, d'infimes contractions musculaires, sa respiration. « Le langage des chevaux, explique un spécialiste, nous renvoie à nos toutes premières relations affectives », lorsque, nourrisson, nous communiquions avec notre mère. Ainsi Monica, jeune femme victime d'un très grave accident, réapprend-elle à leur contact, comme le ferait un bébé, à avaler, respirer, rester assise, contrôler chaque mouvement... Le personnel soignant et les patients ne tarissent pas d'éloges sur cet accompagnateur thérapeutique à quatre pattes : c'est un animal « profondément social », « générateur de joie », « prompt à aider les plus faibles » et à « valoriser la personne ». Même si ce documentaire demeure prudent sur le degré d'efficacité de l'équithérapie, il entend bien contribuer à faire reconnaître par les pouvoirs publics cette médecine non conventionnelle.— Marc Belpois
