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Groland le gros métrage, diffusion du samedi 14 avril 2018 à 22h20

Noël et Guy, deux jeunes chômeurs grolandais installés à Frincheux, sont bien décidés à conquérir le monde grâce à la toute nouvelle invention qu'ils viennent de mettre au point et qui devrait durablement révolutionner le monde de la taxidermie et porter un coup fatal au traditionnel empaillage... Critique : L'humour grolandais tient-il la longueur ? Telle est la question à l'heure où la Présipauté se dilate, et pas seulement la rate. N'allait-on assister qu'à une suite de sketchs, fussent-ils, comme souvent, désopilants de bêtise crasse ? Le duo Delépine/Kervern a fait ses preuves au cinéma mais quid du duo Delépine/Moustic ? Soit les braves Noël et Guy, deux habitants de Frincheux, bien plus cons que la moyenne mais persuadés du contraire (c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît, les cons). Ces deux mous du bulbe (géniaux Gérald Touillon et François Neycken) ont inventé une mousse à injecter destinée à naturaliser les animaux, sans avoir besoin de les vider auparavant. Un pschitt dans l'anus, et hop ! le hérisson ratatiné regonfle : génie. Première scène à mourir de rire d'un film qui le restera jusqu'à la fin pour peu qu'on soit sensible à cet humour absurde et volontiers scatologique, qui doit autant aux Monty Python qu'aux nanars chabroliens des années 70. Avec son mauvais goût assumé (la commune de Frincheux possède une rue Emile-Louis), son obsession éthylique (on y collecte directement les foies, pas le sang) et sa débilité élevée au rang d'art, ce Gros Métrage a tout pour devenir culte, comme a pu l'être avant lui La Cité de la peur, première incursion des Nuls au cinéma. Les derniers atomes de l'insolence de Canal sont sans aucun doute planqués au Groland, au fond d'une amphore d'alcool de pneu ou dans une raviole de ragondin. — Jérémie Couston