Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du vendredi 18 janvier 2019 à 08h18

Connie est une petit voyou qui navigue entre les combines minables qui assurent sa survie, Corey, la femme qui l'entretient plus ou moins, et Nick, un frère déficient mental avec lequel il rêve de fuir en Virginie. Quand ce dernier est arrêté à l'issue d'un braquage mal préparé, Connie décide de tout faire pour lui permettre d'échapper à la prison. Il faut d'abord trouver l'argent de la caution. Mais Connie a bien du mal à réunir la somme demandée. Il se met alors en tête de le faire évader. Toute une nuit, il arpente les bas-fonds de New York, croise des personnes larguées comme lui ou peu recommandables, afin de mener à bien son projet fou... Critique : Connie est un curieux héros. Jeune délinquant du quartier défavorisé du Queens, à New York, il prétend agir dans l’intérêt d’autrui — de son grand frère déficient mental, notamment. Il est filmé avec empathie, et sa jolie gueule le ferait passer pour un ange. Mais à y regarder de plus près, il entraîne tout le monde vers la catastrophe. La riche quinquagénaire (Jennifer Jason Leigh) qui l’aime semble y avoir perdu sa santé psychique. Si astucieux soit le braquage qu’il organise contre une agence bancaire, le passage à l’acte tourne mal. Le frère fragile, enrôlé presque malgré lui, se retrouve en prison… La dérive dans les bas-fonds peut évoquer le Martin Scorsese d’After hours, pour l’enchaînement de péripéties cauchemardesques, aggravées par l’alcool et la drogue. Mais plus encore le Sidney Lumet d’Un après-midi de chien, car il reste, là aussi, un lien viscéral et fraternel au ­milieu du chaos. Quant à l’intégration de ­Robert Pattinson dans ce monde interlope (où de vrais malfrats jouent peu ou prou leur propre rôle), elle relève du sans-faute. L’acteur entre dans le film avec les cheveux bruns et l’assurance de la vedette encanaillée. Il en ressort blond platine (un stratagème de gangster en cavale), le teint grisâtre, les yeux explosés, l’hébétude fichée dans le regard. Dans Lenny and the kids, meilleur film des frères Safdie avant Good Time, un père célibataire défail­lant s’enlisait déjà, entraînant son enfant dans sa chute. Les cinéastes, qui savent (s’)amuser et flirter avec l’absurde, restent lucides quant au sort qui attend à l’arrivée leurs héros aveuglés.

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du mercredi 26 décembre 2018 à 00h30

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du vendredi 30 novembre 2018 à 10h05

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du jeudi 29 novembre 2018 à 16h00

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du mardi 20 novembre 2018 à 16h00

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du lundi 12 novembre 2018 à 13h40

Le rôle de la moto au cinéma

Good Time, diffusion du mardi 06 novembre 2018 à 21h08

Connie est une petit voyou qui navigue entre les combines minables qui assurent sa survie, Corey, la femme qui l'entretient plus ou moins, et Nick, un frère déficient mental avec lequel il rêve de fuir en Virginie. Quand ce dernier est arrêté à l'issue d'un braquage mal préparé, Connie décide de tout faire pour lui permettre d'échapper à la prison. Il faut d'abord trouver l'argent de la caution. Mais Connie a bien du mal à réunir la somme demandée. Il se met alors en tête de le faire évader. Toute une nuit, il arpente les bas-fonds de New York, croise des personnes larguées comme lui ou peu recommandables, afin de mener à bien son projet fou... Critique : Connie est un curieux héros. Jeune délinquant du quartier défavorisé du Queens à New York, il prétend agir dans l’intérêt d’autrui — de son grand frère déficient mental, notamment. Il est filmé avec empathie, et sa jolie gueule le ferait passer pour un ange. Mais à y regarder de plus près, il entraîne tout le monde vers la catastrophe. La riche quinquagénaire (Jennifer Jason Leigh) qui l’aime semble y avoir perdu sa santé psychique. Si astucieux soit le braquage — tout en silence — qu’il organise contre une agence bancaire, le passage à l’acte tourne mal. Le frère fragile, enrôlé presque malgré lui, se retrouve en prison. Et Connie refuse de l’y laisser. Les deux auteurs-réalisateurs, Benny et Josh Safdie, se sont fait connaître avec des portraits de New-Yorkais marginaux ou en pleine dégringolade : The Pleasure of being robbed (2009), Lenny and the kids (2010), Mad Love in New York (2016). Des films au budget minimal et à l’audience confidentielle, conçus dans un esprit qui remonte à John Cassavetes : caméra portée et effets d’improvisation. La touche personnelle de ces cinéastes trentenaires consiste à prendre beaucoup de libertés avec la vraisemblance et le réalisme, à flirter sans préavis avec l’absurde. Cette fois, leur univers très identifiable s’ouvre à l’inédit. Ils se frottent au polar, dirigent une star, Robert Pattinson (Connie) et disposent, au vu de certains mouvements d’appareil, de moyens plus conséquents que d’habitude. Good Time est un film noir stimulant, fêlé, imprévisible, où l’ironie du titre se prolonge par une musique électronique souvent en dissonance avec l’action. La dérive dans les bas-fonds, entre désespoir, violence et humour noir, peut évoquer le Martin Scorsese d’After hours, pour l’enchaînement de péripéties cauchemardesques, aggravées par l’alcool et la drogue. Mais plus encore le Sidney Lumet d’Un après-midi de chien, car il reste, là aussi, un lien viscéral au milieu du chaos : Connie croit œuvrer au salut de son frère. L’intégration de l’ex-vampire sentimental de Twilight à ce monde interlope (où de vrais malfrats jouent peu ou prou leur propre rôle) relève du sans-faute. Robert Pattinson entre dans le film avec les cheveux bruns et l’assurance de la vedette encanaillée. Il en ressort blond platine (un stratagème de gangster en cavale, mais aussi un gag troublant), le teint grisâtre, les yeux explosés, l’hébétude fichée dans le regard. Dans Lenny and the kids, meilleur film des frères Safdie avant Good Time, un père célibataire défail­lant s’enlisait déjà, entraînant son enfant dans sa chute. Les cinéastes, qui savent (s’)amuser en route, restent lucides quant au sort qui attend, à l’arrivée, leurs héros aveuglés.