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Le rôle de la moto au cinéma

Gone Girl, diffusion du dimanche 03 février 2019 à 21h00

Le jour de son anniversaire de mariage, une femme disparaît. Autopsie d'un couple, thriller à tiroirs virtuose : l'un des meilleurs films de Fincher. Critique : | Genre : autopsie d'un couple. Où est Amy ? Disparue le ­matin de son anniversaire de mariage. Au domi­cile conjugal, impeccable maison suburbaine, tout est en ordre. Tout, sauf le salon, table basse ren­versée, chaos de verre brisé. Le mystère arrache la petite ville du Missouri à son ennui mortel, puis gagne le pays entier... Où est Amy ? La question mute peu à peu comme une cellule cancéreuse, sous l'effet de la fausse compassion, du voyeurisme. La si jolie, si blonde épouse était-elle heureuse ? Et surtout, de quel bois, vert ou pourri, se chauffait son couple ? Nick, le mari, est toujours à côté de la plaque, incapable de jouer pour les caméras son rôle d'homme brisé par l'angoisse. On lui en attribue vite un autre : suspect idéal. En adaptant Les Apparences, le polar de Gillian Flynn, David Fincher excelle dans l'un de ses hobbies préférés : s'approprier des récits clés en main (de Millénium, d'après Stieg Larsson, à la série House of cards, remake de la version britannique), avec un diabolique talent de conteur, une science exacte de la manipulation des images. Pas de suintante descente aux enfers, comme dans Seven. Dans Gone Girl, l'horreur est bien là, mais elle se cache sous une ligne claire, dans la fluide succession de plans larges, d'une élégance soyeuse. La mécanique du thriller est parfaitement huilée, pleine d'ingénieux tiroirs secrets. Mais le jeu des « apparences » se poursuit bien au-delà du simple divertissement policier, vers un conte cruel dominé par l'interprétation de Rosamund Pike. Dans la valse des monstres, c'est elle qui donne le la. — Cécile Mury