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Godzilla, diffusion du dimanche 24 mars 2019 à 23h00

Godzilla, monstre préhistorique radioactif échappé de l'imagerie kitsch nippone, débarque à New York. Avec Roland Emmerich à la réalisation, on est sûr qu'il va en faire des tonnes. Ça ne loupe pas, il écrase tout sur son passage. Plus lourd que lui, il ya seulement Jean Reno, improbable savant frenchie. Critique : Comment doubler la mise ? Après le triomphe quasi planétaire d'Independence Day, Roland Emmerich et son coscénariste Dean Devlin pouvaient mettre en chantier une suite avec retour revanchard des Martiens, ou surprendre en se lançant dans un projet inattendu. Ils ont opté pour une solution bâtarde, où un monstre géant remplacerait les extraterrestres avec mission de faire autant de dégâts qu'eux. Car, les dégâts, Emmerich et Devlin savent les filmer ! On verra donc la bébête souffler la moitié de New York devant des foules paniquées, tandis que voltigent les voitures et que s'effondrent les gratte-ciel. Independence Day ressemblait à une compil de la science-fiction des années 50. Avec Godzilla, on est à nouveau en terrain archiconnu : le monstre évoque le T-Rex de Jurassic Park qui aurait pondu les oeufs d'Alien, avant de mourir avec le regard implorant de King Kong. Inutile de chercher le moindre second degré : Emmerich et Devlin font basique, simpliste, voire infantile. Le maire de New York est une immonde crapule en campagne électorale, ce qui aurait pu être réjouissant. Mais la caricature est si énorme qu'elle en est désamorcée. Et, bien sûr, le savant écolo nunuche (Matthew Broderick) tombe amoureux de la belle journaliste arriviste. Quant à l'agent secret français (Jean Reno), on s'étonne qu'il ne porte pas le béret basque ! Restent les effets spéciaux (le responsable, Volker Engel, avait reçu un oscar pour Independence Day). Godzilla est un nouveau triomphe du « compositing », cette technique qui mêle maquette, image réelle et image de synthèse. Godzilla avale un hélicoptère, puis saisit à pleine gueule une voiture qui reste coincée dans sa gorge... Cette image résume le film : spectaculaire, mais un peu dur à avaler.
