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Le rôle de la moto au cinéma

Get on Up, diffusion du mardi 28 janvier 2020 à 20h55

Biopic psychologique, à l'américaine. Les époques se télescopent, les tableaux s'enchaînent, fades ou ébouriffants... Chadwick Boseman-james Brown, lui, est euphorisant.

Le rôle de la moto au cinéma

Get on Up, diffusion du vendredi 28 décembre 2018 à 00h45

Biopic psychologique, à l'américaine. Les époques se télescopent, les tableaux s'enchaînent, fades ou ébouriffants... Chadwick Boseman-james Brown, lui, est euphorisant. Critique : | Genre : biopic. Hollywood n'a pas eu la peau de James Brown. Après plus de dix ans de chantier intensif et une multitude de séances de brainstorming fiévreux, le film sur sa vie garde le cap du biopic ultra psychologique, à l'américaine, sans épuiser l'énergie cyclonique et les facettes diverses de « Mister Dynamite », alias « The Boss », alias « Sex Machine ». Enrôlé après le succès de son chromo antiraciste, La Couleur des sentiments, Tate Taylor, réalisateur blanc du Mississippi, tire les ficelles d'un récit bien cadré où les douleurs d'une enfance déchirée dans le Sud ségrégationniste attisent la flamme d'un destin hors du commun. Pour chahuter un peu l'édifice, le cinéaste construit son film comme un « megamix » où les époques se télescopent. Les tableaux s'enchaînent et se répondent sur un ­tempo soutenu, fades ou ébouriffants. Le Black Power, la drogue, les femmes et les affaires sont traités à vitesse grand V, mais, ­côté musique, Get on up prend ses aises. Taylor reconstitue avec faste les concerts historiques à l'Apollo de Harlem ou à l'Olympia (en 1971) et les années d'apprentissage où James Brown convertit les hymnes de l'Eglise noire en transes érotiques. Il s'appuie sur la performance euphorique d'un Chadwick Boseman au sourire carnassier, qui se glisse à la perfection dans les chorégraphies sophistiquées du chanteur de Night Train. Et approche son mystère : comment un tel contrôle, une autorité aussi verrouillée peuvent accoucher, sur scène ou dans la vie, d'un abandon aussi vertigineux. — Laurent Rigoulet