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Fifi hurle de joie, diffusion du mardi 06 février 2018 à 00h35
Bahman Mohassess est l’un des plus grands peintres de l’art moderne iranien. Dans les années 1970, il détruisit la quasi-totalité de son œuvre avant de fuir le régime des mollahs. Mitra Farahani le filme dans sa retraite, deux mois avant sa mort. Cette chronique testamentaire d’« une vie dans l’art » se double d’une réflexion passionnante sur le geste créatif. Critique : « Pour moi, peindre, c'est exactement comme pisser. Se soulager. » Ainsi parlait Bahman Mohasses, l'un des plus grands peintres de l'art moderne iranien. Sous le régime des mollahs, son homosexualité et ses créatures aux faces sans visage, hom-mes-taureaux ou poissons, faisaient tache. Dans les années 1970, il détruisit la quasi- totalité de son oeuvre, avant de disparaître pour vivre dans un hôtel de Rome, « cet utérus visqueux ». Deux mois avant sa mort, en 2010, la documentariste Mitra Farahani a filmé dans sa retraite cet artiste à la truculence désespérée. Et a enregistré, entre deux ricanements, ses derniers aphorismes provocateurs — « L'Iranien n'est pas croyant, il est biologiquement monarchique ». Cette chronique testamentaire est aussi une réflexion passionnante sur la création. — Mathilde Blottière