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Le rôle de la moto au cinéma

Faux-fuyants, diffusion du vendredi 14 septembre 2018 à 02h25

Au cours d'un voyage scolaire, Dominik, déçu par l'attitude de sa meilleure amie, décide de prendre la clé des champs. Bientôt, d'autres personnes, plus ou moins liées, comme les parents d'un de ses camarades, un policier au coeur tendre ou un ermite reclus dans les bois, croisent sa route... Critique : Dresser le tableau sans concession d'une société — et plus largement de la vieille Europe, voire du monde occidental — à travers un récit choral où les protagonistes mêlent leurs destinées le temps d'une journée : l'Autrichien Ulrich Seidl s'y était essayé en 2002 avec Dog Days, aussi dérangeant que discutable (à l'instar du reste de son oeuvre). Une probable inspiration pour ce premier long métrage de fiction de l'Allemande Frauke Finsterwalder, venue elle aussi du documentaire, qui cite d'ailleurs Seidl et son compatriote Haneke au détour d'une réplique en forme de mise en abyme (elle est prononcée par une documentariste admiratrice de ces cinéastes). Liés par le hasard, diverses affinités ou simplement la parenté vont ainsi se croiser, entre autres, deux ados binoclards brimés par leurs camarades, un podologue aux étranges manies, un flic qui aime se déguiser en chien en peluche (l'excellent Ronald Zehrfeld, vu dans Barbara et Phoenix, de Christian Petzold), un couple de quinquas friqués déversant leur bile sur la laideur teutonne... Auscultant les obsessions de ces personnages plus ou moins aimables, mais parfois touchants, l'auteure et son mari coscénariste, l'écrivain Christian Kracht, posent un regard acéré et iconoclaste sur un pays qui semble englué dans une double mauvaise conscience : celle de son passé nazi et de sa bonne santé économique. Si ce curieux film n'est pas franchement léger (ni très brillamment mis en scène), il vise parfois juste. — Vincent Arquillière

Le rôle de la moto au cinéma

Faux-fuyants, diffusion du dimanche 29 juillet 2018 à 01h20