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Le rôle de la moto au cinéma

Excalibur, diffusion du lundi 11 mars 2019 à 23h45

John Boorman rêva d'adapter Le Seigneur des anneaux. A la place, il filma cette légende du Graal. Un film à la fois d'épée et d'auteur, d'une grande beauté visuelle. Critique : Film de John Boorman (Excalibur, USA/Irlande, 1981). Scénario : Rospo Pallenberg, J. Boorman. 140 mn. VF. Avec Nigel Terry : Arthur. Helen Mirren : Morgane. Nicholas Clay : Lancelot. Genre : armures et épées. Le cycle arthurien condensé en deux heures vingt-cinq montre en main. C'est la confusion, ici, qui est à l'honneur. John Boorman a tiré de la légende du Graal un magnifique livre d'images où les épées d'argent s'entrechoquent dans la nuit ocre, où la lueur changeante des flambeaux donne aux armures de sombres reflets. Ce n'est plus un combat, c'est une mêlée, située, à proprement parler, dans la nuit des temps. La réussite plastique du film est indéniable : Boorman a inventé - en s'inspirant des illustrations XIXe des romans de Walter Scott - un royaume antéhistorique, siège des passions archaïques. Thématiquement, c'est, hélas, un poil plus confus : en adaptant (et en trahissant parfois) les écrivains du cycle arthurien (Chrétien de Troyes, mais surtout Thomas Malory), le cinéaste a privilégié le politique plutôt que le sacré (la quête du Graal sert surtout à unifier le royaume d'Arthur). Excalibur reste néanmoins une réussite, étonnante transmutation d'un cinéma de genre par un authentique auteur