Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Et l’homme créa la vache, diffusion du samedi 05 mai 2018 à 07h40

Au commencement étaient les aurochs. Puis vint le temps de la domestication. En régentant la vie sexuelle des bovins, l'être humain a pu améliorer l'espèce. Le XXe siècle, avec son agriculture industrielle, donne un coup d'accélérateur au phénomène, notamment grâce à l'insémination artificielle. Ainsi naissent un star-system et des maladies de la consanguinité. Au début des années 2000, une nouvelle étape est franchie avec le séquençage du génome d'une vache. Désormais, les éleveurs, guidés par des algorithmes, cherchent à acquérir le sperme du mâle génétiquement idéal pour leurs femelles. Capables de décrypter le génome des bovins, les scientifiques ont ensuite imaginé le modifier. C'est ainsi qu'en Argentine, vit Rosita, une vache porteuse de deux gènes de femmes censés reproduire les propriétés du lait maternel humain. Critique : Au commencement était l’aurochs, 2 mètres au garrot, des cornes à empaler nos ancêtres façon brochettes. Le jour où l’on s’aperçut que la femelle donnait un lait goûteux, l’animal fut mis au pas. Terminées, les joyeuses parties de pattes en l’air, sa vie sexuelle sera désormais régentée. Et c’est cela que retrace ce documentaire, aussi didactique que léché : le long processus de transformation, par la sélection des reproducteurs puis par la génétique, de l’antique aurochs en machine à pisser du lait. D’ordinaire, cette affaire de soumission d’un animal aux désirs des hommes et de manipulation du vivant — l’insémination artificielle permet aujourd’hui d’obtenir la génisse de ses rêves, sans cornes, à longs pis et petits sabots… — donne lieu à des pamphlets écœurés. Jean-Christophe Ribot pose plutôt un regard clinique sur l’histoire de la vache. Il confie à l’écrivain Jean-Christophe Bailly et à la philosophe Vinciane Despret le soin d’interroger cette conception du monde où « les animaux deviennent des espèces de machines à fabriquer d’autres machines ». A l’instar de Jocko Besné, super-reproducteur qui donna naissance à quatre cent mille femelles hyper productives dans une soixantaine de pays… sans jamais voir une vache de sa vie.

Le rôle de la moto au cinéma

Et l’homme créa la vache, diffusion du samedi 07 avril 2018 à 22h20

Au commencement étaient les aurochs. Puis vint le temps de la domestication. En régentant la vie sexuelle des bovins, l'être humain a pu améliorer l'espèce. Le XXe siècle, avec son agriculture industrielle, donne un coup d'accélérateur au phénomène, notamment grâce à l'insémination artificielle. Ainsi naissent un star-system et des maladies de la consanguinité. Au début des années 2000, une nouvelle étape est franchie avec le séquençage du génome d'une vache. Désormais, les éleveurs, guidés par des algorithmes, cherchent à acquérir le sperme du mâle génétiquement idéal pour leurs femelles. Capables de décrypter le génome des bovins, les scientifiques ont ensuite imaginé le modifier. C'est ainsi qu'en Argentine, vit Rosita, une vache porteuse de deux gènes de femmes censés reproduire les propriétés du lait maternel humain. Critique : Au commencement était l'aurochs, 2 mètres au garrot, des cornes à empaler nos ancêtres façon brochettes. Le jour où l'on s'aperçut que la femelle donnait un lait fort goûtu, l'animal fut mis au pas. Terminées, les joyeuses parties de pattes en l'air, sa vie sexuelle sera désormais fermement régentée. Et c'est cela que retrace ce documentaire, aussi didactique que léché : le long processus de transformation, par la sélection des reproducteurs puis par la génétique, de l'antique aurochs en machine à pisser du lait. D'ordinaire, cette affaire de soumission totale d'un animal aux désirs des hommes et de manipulation du vivant — l'insémination artificielle permet aujourd'hui d'obtenir la génisse de ses rêves, sans cornes, à longs pis et petits sabots... — donne lieu à des pamphlets écoeurés. Jean-Christophe Ribot pose plutôt un regard clinique sur l'histoire de la vache. Il confie toutefois (trop succinctement à notre goût) à l'écrivain Jean-Christophe Bailly et à la philosophe Vinciane Despret le soin de prendre de la hauteur et d'interroger cette curieuse conception du monde où « les animaux deviennent des espèces de machines à fabriquer d'autres machines ». A l'instar de Jocko Besné, super-reproducteur qui donna naissance à quatre cent mille filles hyper productives dans une soixantaine de pays... sans jamais voir une vache de sa vie. — Marc Belpois