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Le rôle de la moto au cinéma

Ensemble, c’est trop, diffusion du dimanche 10 juin 2018 à 21h00

Un père (Arditi) qui engrosse une jeunesse ; une mère (Baye) qui squatte trop longtemps le petit appartement de son fils. D'après des situations de vaudeville, Léa Fazer dépeint une famille d'aujourd'hui en pleine pagaille générationnelle. Bien mieux écrit que la comédie franchouillarde du moment. Critique : Genre : Vaudeville rajeuni. Une comédie chorale, une de plus ? Et avec son lot de vaudeville : un sexagénaire (Pierre Arditi) fait un enfant à une jeunesse, transformant son épouse éplorée (Nathalie Baye) en invitée permanente - et encombrante - de leur fils (le regretté Jocelyn Quivrin). Mais le troisième film de Léa Fazer (après Notre univers impitoyable) est à l'image de son titre, qui contredit insolemment celui du roman humaniste d'Anna Gavalda, Ensemble, c'est tout (adapté au cinéma par Claude Berri). Il se distingue du tout-venant, plutôt navrant, de la comédie franchouillarde. Ici, la qualité des dialogues fait la différence : forcées de cohabiter, les générations s'affrontent, et à fleurets non mouchetés. Les histoires de coeur aux aînés, le stress professionnel aux plus jeunes, la folie douce aux « vieux », le politiquement correct aux trentenaires. Comme si le désordre du monde avait bouleversé l'équilibre traditionnel des classes d'âge. Conflit et film culminent dans une réjouissante scène de fête où les joints tournent sans distinction générationnelle, ravivant utopies d'antan et mettant au jour quelques non-dits freudiens des relations parents-enfants. Les acteurs semblent heureux d'avoir enfin une partition comique de qualité à jouer. On ajoutera que le personnage de Jocelyn Quivrin vit avec la ravissante Aïssa Maïga, et que le film évite absolument toute allusion à la couleur de sa peau. C'est ce qu'on appelle une comédie assez classe, non ? Aurélien Ferenczi