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Douze Hommes en colère, diffusion du lundi 15 octobre 2018 à 20h55

Il fait chaud dans la salle de délibération, les jurés veulent rendre leur verdict, « coupable ! », et rentrer chez eux. Mais le huitième juré doute. Ce grand huis clos psycho-judiciaire de Lumet reste inoxydable. Critique : | Genre : le bénéfice du doute. Plan large sur le fronton du palais de justice. Dans la salle 228, un adolescent comparaît pour le meurtre de son père. Pourtant, dans ce premier film de Sidney Lumet, nous ne verrons rien du procès, à peine le visage désemparé de l'accusé, regardant le jury partir vers la salle des délibérations. La pièce est petite, il y règne une chaleur orageuse. Le verdict semble couru d'avance. Un vote unanime, et les jurés pourront retourner vaquer à leurs occupations. Mais à « non coupable », une main se lève. Le huitième juré ne prétend pas être sûr de l'innocence du prévenu : il dit juste « c'est possible ». Et le répétera sans relâche... Ce classique ne vieillit pas. La mécanique en est si précise, l'interprétation, si convaincante qu'il se (re)voit avec la même passion. Henry Fonda, noble figure de la démocratie, se bat pied à pied, refaisant le procès à huis clos. En face de lui, onze Américains de couches sociales et de préjugés différents, que Lumet réussit à hisser au-delà des archétypes. Il filme leurs visages assaillis par le doute et rend presque audible le déclic qui les fait basculer dans le camp de la présomption d'innocence. Mais, au fait, qui est ce juré nº 8, ce type en blanc qui a su faire pencher la balance ? Un type comme vous et moi. Juste un citoyen comme les aimait Lumet. — Guillemette Odicino