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Deux hommes tout nus, diffusion du mardi 29 mai 2018 à 02h30

Alain Kramer, avocat sérieux et mari fidèle, se réveille nu comme un ver, chez lui, en compagnie de son associé, fiscaliste qui a troqué sa robe pour la tenue d'Adam. L'incompréhension est totale, et aucun des deux hommes n'arrive à expliquer ce qui a pu conduire à cette situation incongrue et gênante. Quand la femme de l'avocat découvre les deux juristes dénudés dans son salon, Kramer invente n'importe quoi pour sauver son couple. Il est prêt à tout pour rétablir une vérité qui lui échappe. Mais où se trouve cette vérité ? Dans le salon de Kramer, ou dans son inconscient ? Quand on fouille au fond de soi, sait-on jamais ce qu'on va trouver ?... Critique : Mais qu'arrive-t-il donc à Sébastien Thiéry ? Lui qui cultivait le rire avec tant de finesse, de brio ? En a-t-il trop fait ? A enchaîner les comédies absurdes au climat fantastique, aux humeurs dadaïstes, le dramaturge a perdu verve et inspiration. Ne plagie-t-il pas en effet ouvertement Labiche, Feydeau et jusqu'à Poiret et Serrault dans Deux Hommes tout nus ? Et sans rythme, platement ; avec même un relent d'homophobie bien gênant. Oubliés l'ironie acidulée, le regard toxique et mélancolique sur nos sociétés d'abondance et d'égoïsme. Les deux hommes — François Berléand et l'auteur lui-même, mal dirigés — qui se retrouvent ici à poil, un beau matin, sans vraiment se connaître, dans un grand lit bourgeois, n'ont rien d'attachant, de séduisant, voire d'intéressant, même face à l'épouse caricaturale (Isabelle Gélinas). Passé leur horreur d'être (éventuellement) gay, que nous disent-ils ? Que le désir a ses incertitudes, ses errances, ses insoupçonnables surprises ? Super : on l'ignorait. Mais on est sûre que Sébastien Thiéry fera mieux la prochaine fois, dès qu'il prendra le temps de travailler sa prose... — Fabienne Pascaud Nous n'avons pas vu la captation de ce spectacle.