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David Bowie, les cinq dernières années, diffusion du vendredi 23 novembre 2018 à 22h20

David Bowie s'est éteint à 69 ans, le 10 janvier 2016, deux jours après la sortie de son 25e album. Ce documentaire se concentre sur les cinq dernières années de la vie du chanteur, d'une richesse et d'une créativité exceptionnelles. Il revient sur les trois projets musicaux qui l’ont occupé : ses albums «The Next Day» (2013) et «Blackstar» (2016), et la comédie musicale «Lazarus», que l'on découvre ici depuis les coulisses. Mettant en parallèle l'art transformiste du musicien caméléon et les thèmes qui traversent son oeuvre avec une remarquable constance, Francis Whately rassemble des archives rares ou inédites, des interviews audio jamais diffusées avant, et donne la parole à celles et ceux qui ont côtoyé le chanteur dans ces ultimes années. Critique : « Five years, that’s all we have got », s’époumonait Bowie en 1972, en ouverture de The Rise and fall of Ziggy Stardust, l’album de sa consécration. Comme en écho à cette chanson, aussi désespérée que magnifique, ce passionnant documentaire a choisi de se concentrer sur les « cinq années qu’il restait » à l’artiste avant que le cancer l’emporte, le 10 janvier 2016. Cinq années où David Jones, alias Ziggy, alias Major Tom, alias The Thin White Duke…, se retourne sur son passé et les multiples avatars qui l’ont constitué. Cinq années où, rongé par la maladie, il enchaîne les projets (les albums The Next Day et Blackstar et la comédie musicale Lazarus) comme on raye les dernières lignes d’une to-do list testamentaire. A travers les témoignages de ses musiciens, réunis pour des sessions de répétition ad hoc, on découvre l’homme et l’artiste qu’il fut ces années-là. Ses peurs, son humour, son perfectionnisme au travail, le mystère dont il entourait ses projets — allant jusqu’à désigner The Next Day par un nom de code (« la table »). Et à travers un va-et-vient intelligent entre sons et images d’archives, on noue des liens subtils avec le reste de sa carrière, rembobinant jusqu’aux années 1960. Depuis les débuts de la célébrité, cet « hôpital psychiatrique luxuriant » qu’il décrit en interview, en passant par ses années glam rock, ses années Berlin, jusqu’à la prise de son ultime, celle de Lazarus, réalisée alors qu’il vient d’apprendre qu’il est condamné. « Regarde là-haut, je suis au paradis/J’ai des cicatrices que personne ne peut voir », l’entend-on chanter, entre deux souffles, sur une piste a cappella que Tony Visconti, son fidèle producteur, exhume pour nous de la table de mixage. Bouleversant.