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Dans les pas de Cendrillon, diffusion du dimanche 06 janvier 2019 à 01h30
Au Palais Garnier, Priscilla Pizzato réunit de nombreux spécialistes autour de la figure légendaire de Cendrillon : professeurs de littérature, anthropologues, écrivains, historien ou critique de cinéma. Lesquels évoquent les variations du conte à travers les âges, qui lui ont conféré vitalité et modernité, et les ressorts d'une intrigue plus riche qu'elle en a l'air, par ses multiples dimensions symboliques : la petite taille du pied, la pantoufle perdue, la rivalité des soeurs, le bal féerique, l'injustice ou l'ascension sociale par le mariage. Critique : Pas plus que Cendrillon dans sa condition domestique, les grands contes populaires ne se laissent enfermer dans des livres. Ces oeuvres de tradition orale d'une grande plasticité voyagent d'un art et d'une culture à l'autre. Ils passent les frontières, telle cette jeune fille dont Charles Perrault et les frères Grimm ont fait l'une de leurs héroïnes. On la croise au Maghreb comme en Chine, où la première version écrite de son histoire remonte au ixe siècle. On la retrouve dans l'opéra-bouffe de Rossini comme dans les ballets de Noureev et de Maguy Marin, ou dans la pièce de Joël Pommerat. Au cinéma, elle a inspiré Walt Disney ; mais on la reconnaît également sous les traits d'Audrey Hepburn dans Sabrina, de Julia Roberts dans Pretty Woman ou... de Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill. Autant de variantes qui exploitent la richesse d'un conte auquel Priscilla Pizzato consacre ce long documentaire. La qualité de la plupart des personnalités qui s'y expriment (de l'universitaire états-unien Jack Zipes au romancier Eric Reinhardt, en passant par la professeur de littérature orale Bernadette Bricout) assure à l'ensemble un excellent niveau. Dommage que le soin apporté à sa réalisation ne permette pas au film d'avoir à proprement parler un style. Faute de quoi, la poésie du conte y est plus évoquée qu'elle ne s'y fait sentir. — François Ekchajzer
