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Da Vinci Code, diffusion du jeudi 11 avril 2019 à 21h00

Avec une naïveté impardonnable, Ron Howard se contente de mettre des images sur le « best-thriller ». C'est le plus souvent incompréhensible pour ceux qui n'ont pas lu le livre et, pour ceux qui l'avaient aimé, cela confine au sabotage. Critique : Film de Ron Howard (The Da Vinci Code, USA, 2006). Scénario : Akiva Goldsman, d'après le roman de Dan Brown. 145 mn. VM. Inédit. Avec Tom Hanks : Robert Langdon. Audrey Tautou : Sophie Neveu. Ian McKellen : sir Leigh Teabing. Jean Reno : Bezu Fache. Paul Bettany : Silas. Genre : ah !!!... bof. Au départ : un roman spécial suspense qu'on eût plaisir à lire en anglais, pour en tirer au moins quelques bénéfices linguistiques. Ensuite : un énorme phénomène médiatique, à nous faire honte d'avoir lu ce best-seller archimondialisé, même en anglais. Finalement : un film événement qui a fait l'effet d'un pétard mouillé. Aucune trace de désir de cinéma dans cette lourde production : il s'agit juste de mettre des images sur un roman à succès, d'en décalquer les meilleurs moments, et cette mécanique tient lieu d'inspiration. Dans Da Vinci Code, le livre, Robert Langdon, spécialiste américain du décryptage des symboles, faisait équipe avec Sophie Neveu, jeune flic française, pour résoudre une série d'énigmes : trouver l'assassin du grand-père de Sophie, percer les secrets de la véritable histoire du Christ, en la décryptant dans les tableaux de Léonard de Vinci, et comprendre comment tout cela ne faisait qu'un... Ici, c'est exactement la même chose, et c'est tout le problème. La fidélité au roman se révèle la pire des trahisons. Elle plombe d'ennui un récit qui était plutôt ludique et surtout nerveux sous la plume du fabricant de fictions Dan Brown. L'écrivain faisait de la littérature comme on pique un 100 mètres, Ron Howard fait du cinéma de marathonien poussif. Frédéric Strauss

Da Vinci Code, diffusion du dimanche 22 avril 2018 à 23h25

Avec une naïveté impardonnable, Ron Howard se contente de mettre des images sur le « best-thriller ». C'est le plus souvent incompréhensible pour ceux qui n'ont pas lu le livre et, pour ceux qui l'avaient aimé, cela confine au sabotage. Critique : Derrière la folie Da Vinci Code, il n'y a plus qu'une machine folle. Voilà tout ce que le film de Ron Howard réussit à prouver. Aucune trace de désir dans cette lourde production : il s'agit de mettre des images sur un roman à succès, d'en décalquer les meilleurs moments, et cette mécanique stupide tient lieu d'inspiration. Caricature du professionnel hollywoodien capable de tout montrer et de ne rien voir, Ron Howard s'est seulement posé la question des moyens. Il fallait tourner au Louvre, il l'a fait. A quoi bon ? Le musée et ses chefs-d'oeuvre sont plus ternes que si on avait filmé des copies en studio. Il fallait des acteurs vedettes pour incarner des personnages auxquels le parfum de best-seller a donné du prestige. Ron Howard utilise Tom Hanks et Audrey Tautou comme des pantins qu'il est incapable de faire exister. Dans Da Vinci Code-le livre, Robert Langdon, spécialiste américain du décryptage des symboles, faisait équipe avec Sophie Neveu, jeune flic française, pour résoudre une série d'énigmes : trouver l'assassin du grand-père de Sophie, percer les secrets de la véritable histoire du Christ, en la décryptant dans les tableaux de Léonard de Vinci, et comprendre comment tout cela ne faisait qu'un... Ici, c'est exactement la même chose, et c'est tout le problème. La fidélité au roman se révèle la pire des trahisons. Elle plombe d'ennui un récit qui était plutôt ludique et surtout très nerveux sous la plume du fabricant de fiction Dan Brown. L'ironie, c'est qu'à force de soumission aveugle à une histoire dont il ne retient que des ingrédients, comme un mitron croyant ainsi tenir la recette du chef, Ron Howard finit par passer à côté de la dimension cinématographique du livre. Les droits furent, à l'origine, achetés par un producteur qui y avait reconnu un matériau idéal pour la série 24 Heures chrono. En effet, l'intrigue se noue et se dénoue en l'espace d'une journée. Le film perd totalement de vue cette question du rythme. Dan Brown faisait de la littérature comme on pique un 100 mètres, Ron Howard fait du cinéma de marathonien poussif. Son art du remplissage étouffe tout, notamment la description d'un Opus Dei trempant dans le sang et les dollars. Ce brin d'audace dont on pouvait faire crédit à Dan Brown n'est plus ici qu'une sous-intrigue fade, à peine compréhensible. Ce Da Vinci Code ne ressemble à rien, sinon à la pub qui lui est faite : un produit de grande conso fabriqué sur un modèle interchangeable. Frédéric Strauss
