Diffusions passées:

Christine de Suède, une reine libre, diffusion du samedi 04 août 2018 à 15h10

Christine Vasa (1626-1689) accède au trône de Suède à la mort de son père, le roi Gustave II Adolphe alors qu'elle n'est encore qu'une enfant. Elevée comme un garçon, d'un tempérament solitaire et anticonformiste, elle se révèle fine diplomate et mécène passionnée des arts et des lettres. Mais en 1654, à l'âge de 28 ans, elle abdique et se convertit au catholicisme avant de partir pour Rome. Une trahison aux yeux de la nation suédoise, profondément attachée à la défense de la foi protestante. Des scènes reconstituées s'appuyant sur les mémoires de la reine et sa correspondance – notamment avec René Descartes, qui influença sa conversion – permettent de reconstituer son destin. Critique : Elle ne fit jamais allégeance. Désireuse de mener sa destinée, Christine de Suède renonça au mariage, aux honneurs et à la couronne pour préserver sa liberté. Succédant à son père alors qu’elle n’a pas 6 ans (elle est née en 1626), la souveraine assume ses audaces. Première femme à régner sur le royaume luthérien de Suède, elle manifeste son envie d’abdiquer, un an après son couronnement (1650). Ce renoncement s’accompagne de sa conversion au catholicisme. La descendante de la dynastie Vasa abandonne sa patrie et rejoint Rome. Avant de s’agenouiller aux pieds du pape, en 1655, elle a pris soin de négocier une rente annuelle, à la mesure de ses besoins. Portrait d’une anticonformiste érudite, ce film fait la part belle aux interventions de spécialistes. Puisant dans les écrits de l’admiratrice de Descartes et du Bernin, le réalisateur attribue la conduite marginale de Christine à son désir d’émancipation intellectuelle. Dédaignant les reconstitutions empesées, son documentaire-fiction prise les vues aériennes et les panoramas soignés, évocateurs des immensités gelées et giboyeuses qui ont vu la reine s’accomplir dans l’art de la chasse et de l’équitation. A l’unisson de l’originalité de son sujet, le documentariste a choisi pour le rôle-titre la blonde et svelte Saga Gärde, qui ne ressemble en rien au modèle historique. Le visage marmoréen de l’actrice suédoise renforce l’impétuosité atemporelle de celle qui s’habillait en homme pour voyager et que Mazarin traitait d’hermaphrodite.