Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Chère anorexie, diffusion du mardi 10 juillet 2018 à 21h45

Le rapport au corps et à l'alimentation a toujours suscité des troubles du comportement. Si aujourd'hui l'anorexie, dopée par la mondialisation et le consumérisme, concerne majoritairement des filles, de plus en plus de garçons souffrent de cette pathologie, qui conduit plus que nulle autre au suicide. Si ses causes, souvent liées à des traumatismes d'enfance ou à des souffrances familiales, sont difficiles à identifier, sa prise en charge évolue, au travers de thérapies complémentaires, y compris familiales ou artistiques. Un tour d'Europe, à la rencontre de malades et de soignants, permet de mieux cerner l'anorexie. Critique : Juste, pudique, le documentaire se rend dans plusieurs pays d'Europe à la rencontre de thérapeutes et de jeunes femmes qui ont traversé l'enfer de l'anorexie, pour voir comment on prend en charge ce « trouble du comportement alimentaire » (TCA). Et s'interroger sur ce que nous disent ces jeunes gens à travers leur maigreur. « C'est une souffrance psychique très particulière, du fait de l'atteinte corporelle. Il y a quelque chose qui flirte avec la mort », explique la pédopsychiatre Florence Askenazy, qui parle d'une « problématique du refus » et d'une « façon de lutter contre une très profonde détresse, latente, depuis très longtemps ». L'anorexie « est de plus en plus considérée comme une addiction sans drogue », note la psychiatre Brigitte Rémy. C'est aussi « la pathologie par laquelle on meurt le plus », souligne son confrère Philip Gorwood. Or, l'une des grandes difficultés des soignants est que le patient parvienne à se rendre compte qu'il est malade... Avec douceur et sensibilité, ce film nous livre des explications claires, terribles sur ce mal étrange et si singulier qu'est l'anorexie, maladie tyrannique dont le seul médicament existant à ce jour reste la nourriture. Au travers des doutes et de l'im­puissance, parfois, des soignants, il continue aussi de nous ­questionner... — Juliette Warlop