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Le rôle de la moto au cinéma

Charlie et la chocolaterie, diffusion du lundi 25 décembre 2017 à 21h00

Johnny Depp en confiseur autiste, héros complexe d'un conte pour enfants, héritier possible d'Edward aux mains d'argent. Du Tim Burton tendance blockbuster, mais doux-amer, décalé et réussi. Critique : Film de Tim Burton (Charlie and the chocolate factory, USA, 2005). Scénario : John August d'après Roald Dahl. 115 mn. VM. Inédit.Avec Johnny Depp : Willy Wonka. Freddie Highmore : Charlie. David Kelly : grand-père Joe. Genre : bonbon au poivre. A partir du meilleur conte de Roald Dahl, Burton a confectionné une confiserie extravagante, âcre, mais fondante. Charlie, le garçonnet dans sa masure de guingois, n'est riche que d'une famille extra et d'un rêve : pénétrer dans l'usine de Willy Wonka, le génie de la friandise. Un jour, miracle, Charlie trouve un ticket pour une visite guidée de la chocolaterie. Avec quatre autres jeunes « élus », il entre dans l'univers du confiseur mystère... Fidèle à Roald Dahl, Burton s'en donne à coeur joie, à grands coups d'effets spéciaux, pour passer l'enfance à la moulinette. Dans ce parc d'attractions du meilleur mauvais goût, dans ce nouveau Neverland où Peter Pan dirigerait une maison de redressement, Tim Burton ne lésine pas sur les colorants, joue volontiers aux frontières de l'écoeurement et comble les adultes avec des clins d'oeil tordants à Michael Jackson, Kubrick ou Esther Williams. Avec cela, le cinéaste ne prétendrait qu'à un diplôme de bon confiseur industriel. Mais il y a Willy Wonka. Tim en fait une créature cent pour cent burtonienne. En lui inventant une enfance corsetée par un monstrueux appareil dentaire, il le place dans la lignée d'Edward aux mains d'argent. Comme toujours chez lui, d'un handicap naît le talent. Et un rapport décalé avec le réel. Son Wonka est un créateur autiste, qui a mis le chocolat entre lui et le monde. Un tel personnage ne fond pas facilement, même à la chaleur d'un happy end. Quand Charlie lui offre une famille, Wonka la met sous cloche. Même aux commandes d'une grosse machine chocolatée, Tim Burton reste riche en cacao amer. Guillemette Olivier-Odicino