Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Cartel, diffusion du dimanche 03 février 2019 à 21h00

Un avocat s'acoquine avec un dealer flamboyant, mais effrayé par les cartels mexicains qui sont ses partenaires, et même par sa propre femme, très fatale... Le thriller perd ses repères dans une méditation sombre sur la vie, rythmée par des images superbes et assez froides. Audacieux. Et un peu bancal. Critique : | Genre : FILM NOIR EXTRÊME. On savait le réalisateur de Blade Runner grand esthète du cinéma. Une nouvelle preuve nous en est donnée avec ce thriller dont la sophistication visuelle semble s'inspirer de la publicité et du look des années 1980 : la source de tout le cinéma de Ridley Scott. Sous le show des images, le film se révèle, pourtant, très froid. Presque conceptuel, comme le scénario de Cormac McCarthy, écrivain souvent adapté au cinéma (No country for old men, La Route) mais qui n'avait jamais travaillé directement pour le grand écran. Et n'essaie pas de rentrer dans le cadre... Par amour pour une beauté qu'il veut couvrir de diamants, un avocat se lance dans un trafic de drogue avec un dealer flamboyant mais ­effrayé par la violence des cartels mexicains, comme par les (doubles) jeux de sa compagne, forcément ­fatale. Un polar des plus classiques devient ici prétexte à des échanges quasi philosophiques sur le sens de la vie, du destin, de la mort... A cette radicalité d'écriture, qui réjouit et déroute, Ridley Scott répond par des scènes extrêmes. L'exécution d'un motard, décapité par un filin, est préparée comme une séance photo. Face à des personnages qui s'accrochent à la vie ou à l'argent, le réalisateur nous dit qu'à ses yeux tout est naufrage, tout est vain. Ce pessimisme ne l'empêche pas d'étaler le casting le plus prestigieux de l'année. Le cinéma, en tout cas, il y croit. — Frédéric Strauss