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Bolivie, l’enfance au travail, diffusion du mercredi 20 juin 2018 à 01h00

Cireurs de chaussures, vendeurs ambulants, laveurs de pare-brise : en Bolivie, les enfants et adolescents travailleurs sont partout. Ils seraient 850 000 dans le pays, soit un enfant sur trois. Ces activités étaient autrefois illégales mais, depuis juillet dernier, les petits Boliviens peuvent officiellement travailler dès l'âge de 10 ans. Cette nouvelle loi a été adoptée par Evo Morales sous la pression d'un syndicat d'enfants travailleurs qui a mené campagne pour l'abaissement de l'âge légal. La décision du président bolivien relance le débat sur le travail des enfants. Faut-il interdire le travail des enfants au risque de nier la réalité économique de la société ou, au contraire, le légaliser pour mieux l'encadrer et tenter ainsi de protéger les plus vulnérables ? Enquête. Critique : Avec le même entrain que d'autres enfants dessinent des dinosaures ou peignent des couchers de soleil, eux confectionnent des pancartes pour descendre dans la rue et défendre « leur » loi. Eux, ce sont les adhérents d'Unatsbo, un syndicat bolivien constitué par de très jeunes travailleurs. En juillet 2014, ils ont obtenu une législation, qu'ils tiennent pour une victoire, autorisant tout enfant de plus de 10 ans à exercer un emploi. Pour ces très jeunes syndiqués, peu importe que l'Organisation internationale du travail fixe à 14 ans l'âge minimum légal : mieux vaut garantir aux 850 000 petits employés qui triment déjà des conditions convenables. « Cette loi va les protéger, dans une certaine mesure », juge l'économiste Osvaldo Gutierrez, mais« elle n'affronte pas les racines structurelles du travail infantile, c'est-à-dire la pauvreté de la Bolivie ». Dans le pays d'Evo Morales, un tiers des enfants travaillent. A La Paz, ils vont à l'école une fois leur labeur achevé. Dans la province rurale de Caranavi, une institutrice s'inquiète. « Si les enfants sont mieux payés, ils seront incités à abandonner leur scolarité. » En offrant à tous les points de vue l'occasion de s'exprimer, ce documentaire offre un éclairage certes complet, mais un peu trop neutre. — Emilie Gavoille Suivi d'un débat animé par Marina Carrère d'Encausse.