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Le rôle de la moto au cinéma

Blanche Gardin : Je parle toute seule, diffusion du mercredi 19 septembre 2018 à 21h00

Après «Il faut que je vous parle !», Blanche Gardin, comédienne, auteur et scénariste, revient avec un deuxième spectacle «Je parle toute seule», créé en 2016. Seule sur scène, cette célibataire, désormais quadragénaire, vêtue d'une très jolie robe, parle, parle et parle encore. Elle passe en revue tous les sujets : ses relations aux autres, son célibat sans enfant, la mort, le désir, le bonheur, les terroristes, les régimes, les migrants, le vice. Blanche Gardin manie la provocation et l'humour sous toutes ses formes mais surtout l'humour trash et noir. Et surtout, elle n'est jamais à court de punchlines. Critique : Blanche Gardin affirme remodeler quelque peu à chaque représentation — selon ses réflexions et émotions du jour — Je parle toute seule, son deuxième stand-up, chaudement interdit aux moins de 17 ans. C’est que la jeune quadragénaire déprimée, mais au verbe étonnamment vivace, salace et toujours superbement littéraire, n’y va pas de main morte dans ses confidences de célibataire malgré elle, de solitaire laminée par l’absence de sexe et de tendresse. Debout et quasi immobile derrière son micro, la blonde à la robe à pois égrène avec ironie et mélancolie joliment conjuguées ses jouissances débridées d’autrefois ; quand son corps intéressait encore quelques singuliers partenaires ; ou quand elle-même osait des expériences charnelles pas forcément conformes. De sa voix légère et distinguée, Blanche Gardin peut tout dire. Une tristesse calme la préserve de toutes les vulgarités. L’aînée Muriel Robin avait déjà su afficher crânement sur scène sa dépression. Blanche Gardin est moins bouleversante et plus insolente à la fois. C’est qu’elle nous raconte aussi — mais sans lourdes rodomontades féministes — la difficile existence des femmes seules de 40 ans. Le désarroi du vieillissement, l’exaspération devant un monde moderne qui va trop vite sans penser mieux, les modes qui surgissent et meurent. Blanche Gardin est obsédée par le suicide. Elle en parle avec un humour fou. Après le sexe, cette fille-là sait même apprivoiser la mort. Elle fait rire certes, et sauvagement, mais elle fait pas mal réfléchir également. Plus doucement. Et plus délicatement, malgré la crudité du propos. Blanche Gardin est sacrément douée.