Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Avril et le monde truqué, diffusion du dimanche 17 juin 2018 à 09h25

A l’ère du charbon, les savants ont disparu, le monde s’est figé. Dans le Paris rétrofuturiste de Tardi, une enquête truffée de personnages délicieux. Critique : | Genre : mieux vaut Tardi que jamais. Et si, aux environs de 1870, tous les savants du monde s’étaient volatilisés avant d’avoir pu partager la moindre invention ? Le phénomène a fait dérailler l’Histoire : ni progrès, ni guerres mondiales, ni républiques. En 1941, sous « Napoléon V », la jeune Avril, fille d’un couple de scientifiques disparus, mène l’enquête… Dans un monde stagnant, asphyxié (tout fonctionne encore au charbon), cette aventure steampunk est un extraordinaire laboratoire pour l’imaginaire. Les deux réalisateurs déploient les idées les plus débridées : double tour Eiffel, voitures à vapeur, zeppelins… Visuellement, cet excitant univers uchronique doit tout à la patte inimitable de Jacques Tardi, responsable du graphisme. Au-delà même du dessin, le film entier est un hommage riche, drôle et ­intelligent à l’œuvre de ce maître de la bande dessinée, à commencer par cette Avril fantasque, bourrue, véritable petite sœur d’Adèle Blanc-Sec. Un hommage, oui, mais pas une photocopie figée : le film a ses qualités bien à lui, le rythme, l’imagination en mouvement. Toute la puissance d’évocation du cinéma… Injustement boudé par le public lors de sa sortie en salles, ce petit chef-d’œuvre mérite d’être (re)découvert.

Le rôle de la moto au cinéma

Avril et le monde truqué, diffusion du mercredi 13 juin 2018 à 20h55

A l’ère du charbon, les savants ont disparu, le monde s’est figé. Dans le Paris rétrofuturiste de Tardi, une enquête truffée de personnages délicieux. Critique : | Genre : mieux vaut tardi que jamais. Et si, aux environs de 1870, tous les savants du monde s'étaient volatilisés avant d'avoir pu partager la moindre invention ? Le phénomène a fait dérailler l'Histoire : ni progrès ni guerres mondiales, ni républiques. En 1941, sous « Napoléon V », la jeune Avril, fille d'un couple de scientifiques disparus, mène l'enquête... Dans un monde stagnant, asphyxié (tout fonctionne encore au charbon), cette aventure d'animation steampunk est un extraordinaire laboratoire pour l'imaginaire. Les deux réalisateurs déploient les idées les plus débridées : double tour Eiffel, voitures à vapeur, zeppelins... Visuellement, cet excitant univers uchronique doit tout à la patte inimitable de Jacques Tardi, responsable du graphisme. Au-delà même du dessin, identifiable entre tous, le film entier est un hommage riche, drôle et ­intelligent à l'oeuvre de ce maître de la bande dessinée, à commencer par cette Avril fantasque, bourrue, véritable petite soeur d'Adèle Blanc-Sec ; ces flics à moustache obtus, acharnés à commettre un maximum d'erreurs judiciaires... Un hommage, oui, mais pas une photocopie figée : le film a ses qualités bien à lui : le rythme, l'imagination en mouvement. Toute la puissance d'évocation du cinéma, à commencer par les voix malicieuses, virtuoses des comédiens derrière les dessins, de Philippe Katerine (le chat) à Marion Cotillard (Avril) ou Jean Rochefort (Pops). Injustement boudé par le public lors de sa sortie en salles, ce petit chef-d'oeuvre mérite d'être (re)découvert ! — Cécile Mury