Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Aviator, diffusion du vendredi 31 août 2018 à 13h35

Biographie romancée des grandes années de Howard Hughes (DiCaprio, formidable). Une réussite flamboyante pour les uns, mastoc et difforme pour les autres. Critique : | Genre : l’enfer est à lui. Pari — réussi — de Scorsese : faire un film luxueux, classique, hollywoodien, tout en l’amenant à lui. D’où cette alternance de scènes grandioses et de moments intimistes où s’épanouit le héros scorsesien, proie fatale de démons intérieurs. Car le monde du cinéma est proche de l’univers mafieux qu’il a peint de film en film. Qu’importe que Leonardo DiCaprio ne ressemble pas à ­Howard Hughes, puisque, porté par son metteur en scène, il parvient à le rendre plus vrai que le vrai. Le scénario n’illustre que quelques épisodes de sa vie, de 1927 à 1947, passant sous silence ses fâcheuses opinions politiques. Même s’il fait semblant de le célébrer, Scorsese s’attache essentiellement à miner le rêve américain. Dès la scène d’ouverture, le jeune Howard est lavé par sa maman, jeune, jolie et névrosée. Elle lui égrène les périls qui l’attendent : microbes, miasmes, maladies. Dès cet instant, et pour toute sa vie, il sera « en quarantaine ». A côté du monde et non ­au-dessus, tel le dieu qu’il croit être. Scorsese peint Hughes comme un colosse aux pieds d’argile : sa force le fascine autant que sa vulnérabilité. Qu’aura-t-il fait de sa vie, Howard Hughes, sinon produire quelques films, imaginer quelques avions et courtiser quelques femmes ? Le voilà condamné, comme tout être ­humain, à payer le salaire du péché.

Le rôle de la moto au cinéma

Aviator, diffusion du dimanche 26 août 2018 à 20h50

Biographie romancée des grandes années de Howard Hughes (DiCaprio, formidable). Une réussite flamboyante pour les uns, mastoc et difforme pour les autres. Critique : | Genre : l'enfer est à lui. Pari — réussi — de Scorsese : réaliser un film luxueux et classique, hollywoodien, tout en l'amenant à lui, à son univers, fait de violence et de fêlures. D'où cette alternance de scènes grandioses (le crash ahurissant de l'avion où Howard Hughes frôle la mort...) et de moments intimistes où l'angoisse recouvre les paillettes, où s'épanouit le héros scorsesien, proie fatale de démons intérieurs. Ici, il est à son affaire. Car le monde du cinéma est assez proche de l'univers mafieux qu'il a peint de film en film. Qu'importe que Leonardo DiCaprio ne ressemble pas à Howard Hughes, puisque, porté par son metteur en scène, il parvient à le rendre plus vrai que le vrai. Le scénario n'illustre que quelques épisodes de sa vie, de 1927 à 1947, passant sous silence ses fâcheuses opinions politiques. Même s'il fait semblant de le célébrer, Scorsese s'attache essentiellement à miner le rêve américain. Dès la scène d'ouverture, le jeune Howard est lavé par sa maman, jeune, jolie et névrosée. Elle lui égrène les périls qui l'attendent : microbes, miasmes, maladies. Dès cet instant, et pour toute sa vie, il sera « en quarantaine ». A côté du monde et non au-dessus, tel le dieu qu'il croit être. Scorsese peint Hughes comme un colosse aux pieds d'argile : sa force le fascine autant que sa vulnérabilité. Qu'aura-t-il fait de sa vie, Howard Hughes, sinon produire quelques films, imaginer quelques avions et courtiser quelques femmes ? Le voilà condamné, comme tout être humain, à payer le salaire du péché. — Pierre Murat