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Le rôle de la moto au cinéma

Au feu, les pompiers !, diffusion du lundi 06 août 2018 à 22h45

Une petite ville de montagne, le bal des pompiers… Forman, cruel dans la caricature d'une classe aliénée, réalise, peu avant l'arrivée des chars russes à Prague, une impitoyable allégorie politique. Critique : Film de Milos Forman (Horí, má panenko, Tchécoslovaquie, 1967). Scénario : M. Forman, Ivan Passer et Jaroslav Papousek. 80 mn. VO. Avec Vaclav Stockel : Aloïs Vrana. Josef Svet : Havelka. Jan Vostrcil : le président du comité du bal. Josef Kolb : Josef. Genre : la maison PC qui brûle. Alors qu'il s'était isolé à la campagne pour écrire un scénario, Milos Forman se rend à un bal des pompiers pour se détendre. La soirée, très arrosée, va lui donner l'idée d'Au feu, les pompiers : raconter, avec une foule de personnages ridicules, une fête de village où tout dégénérerait. Les lots de la tombola seraient volés les uns après les autres, les filles candidates (plus ou moins volontaires) au concours de « Miss Pompier » se réfugieraient dans les toilettes plutôt que de défiler sur scène... Dans la Tchécoslovaquie de 1967, en rébellion ouverte contre la mainmise sclérosante de l'URSS, la dimension pamphlétaire du troisième film de Forman était évidente. Et son humour, féroce. Le comité organisateur, composé de vieilles ganaches en uniforme incapables de se mettre d'accord, incompétentes et méprisantes envers la population, est une métaphore des dirigeants staliniens de l'époque (« Notre réputation est plus importante que notre honnê­teté », phrase-clé du film). L'un d'eux n'arrive même plus à prononcer le mot « solidarité », pourtant érigé en dogme par l'idéologie communiste ! Quand une maison brûle sous les yeux des camarades pompiers impuissants, c'est tout le système soviétique qui semble partir en flammes. Malheureusement pour les Tchèques, le cinéma avait vingt-deux ans d'avance sur l'Histoire...