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Agnes Obel au collège des Bernardins, diffusion du vendredi 15 mars 2019 à 05h00
Grâce à ses albums «Philharmonics» puis «Aventine», la chanteuse danoise Agnes Caroline Thaarup, dite Agnes Obel, est devenue une figure musicale incontournable, digne héritière de ses modèles PJ Harvey et Portishead. Le 15 septembre dernier, lors d'un concert parisien, sous la voûte de la nef du XIIIe siècle du collège des Bernardins, d'une voix aérienne, elle a présenté les dix nouvelles chansons de son nouvel album «Citizen of glass», avant de revisiter trois de ses classiques : «On powdered ground», «Smoke and mirrors» et «Dorian». Critique : « Je voulais développer le spectre de ma musique et explorer de nouveaux territoires », confiait Agnes Obel, le 15 septembre 2016, avant d'envoûter son public parisien. Mi-sorcière, mi-fée... Révélée six ans plus tôt par le folk dépouillé de Philharmonics, l'élégante et très discrète songwriteuse danoise s'était aventurée dans le sillage de Kate Bush ou de PJ Harvey. Elle poursuit sa métamorphose sur Citizen of glass, un troisième album orchestral qui marie classique, jazz, folk et contemporain. Son timbre cristallin ne pouvait trouver plus bel écrin que la nef gothique du couvent des Bernardins, lieu de la captation du concert. Oscillant entre graves et aigus, il s'harmonise à merveille avec le choeur des musiciennes (deux violoncellistes, une percussionniste, une clarinettiste) qui l'auréolent sur scène. Cheveux d'or tressés, robe noire brodée, la belle alterne au piano inédits (Stretch your eyes, Familiar) et classiques (On powdered ground, Smoke and mirrors, Dorian), ballades spectrales et mélopées satiennes. Quand, par la magie de pédales à effets, les instruments créent des boucles célestes, la matière son d'Agnes Obel devient tourbillon. Filmées en plongée, parmi les chapiteaux ciselés de ce haut lieu cistercien, ses symphonies de poche emplissent peu à peu la voûte dans la lumière bleutée. Mystique. — Eléonore Colin