Diffusions passées:

21 Nuits avec Pattie, diffusion du jeudi 03 mai 2018 à 01h10

Hymne hédoniste à la nature et au plaisir féminin, fable fantastique où Eros et Thanatos se croisent plus que jamais, et casting épatant : un Larrieu cru et réjouissant ! Critique : Il était une fois Caroline, une jolie jeune femme en panne de désir. Arrivée dans la maison de sa mère, qui vient de mourir, elle n’a pas l’intention de s’attarder : une fois enterré cette « libertine » qu’elle a très peu connue, elle repartira comme elle est venue. Mais le corps de la défunte disparaît. C’est le 15 août, il fait chaud, l’eau du torrent et le vin sont bien frais. Pattie, la femme de ménage, aime faire l’amour avec tous les gars du village et en faire le récit détaillé. Surgit un ex-amant de la morte, qui ressemble à l’écrivain Jean Marie Gustave Le Clézio. Les frères Larrieu reviennent dans leurs montagnes du Sud-Ouest pour continuer d’explorer leur trinité païenne : la nature, le sexe, la mort. Cette fois sous la forme d’une fable onirique, avec un joli retour aux sources du cinéma fantastique : un fantôme danse, en transparence sur l’écran, et c’est dans une forêt de conte de fées qu’un orage libérateur finit par éclater. Jamais les Larrieu n’ont filmé une nature aussi magique, et leur douce lumière auréole Isabelle Carré comme une Alice au pays des merveilles. Ce qui ne les empêche pas de rester de sacrés paillards : on n’oubliera pas le personnage dionysiaque composé par Denis Lavant… Mais ce voyage aux confins du désir féminin est surtout un éloge de la parole, qu’elle soit littéraire ou triviale : Karin Viard balance comme personne des tirades extrêmement crues. Et à la fin de leur conte si personnel sur l’extase, les cinéastes font de Caroline une femme, une vraie.

21 nuits avec Pattie, diffusion du mercredi 18 avril 2018 à 20h55

Hymne hédoniste à la nature et au plaisir féminin, fable fantastique où Eros et Thanatos se croisent plus que jamais, et casting épatant : un Larrieu cru et réjouissant ! Critique : Il était une fois Caroline, une jolie jeune femme en panne de désir. Arrivée dans la maison de sa mère, qui vient de mourir, elle n'a pas l'intention de s'attarder : une fois enterré cette « libertine » qu'elle a très peu connue, elle repartira comme elle est venue. Mais le corps de la défunte disparaît. Caroline est contrainte de rester. D'autant que c'est le 15 août, il fait chaud, l'eau du torrent et le vin sont bien frais. Et puis il y a Pattie, la femme de ménage, qui aime faire l'amour avec tous les gars du village et en faire le récit détaillé. Un ex-amant de la morte surgit : un beau parleur qui ressemble à l'écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio... Les Larrieu reviennent dans leurs chères montagnes du Sud-Ouest pour continuer d'explorer leur trinité païenne : la nature, le sexe, la mort. Cette fois, ils choisissent la forme de la fable onirique, avec un joli retour aux sources du cinéma fantastique : un fantôme danse, en transparence sur l'écran, et c'est dans une forêt de conte de fées qu'un orage, libérateur, finit par éclater. Jamais les Larrieu n'ont filmé une nature aussi magique, et leur douce lumière auréole Isabelle Carré telle une Alice au pays des merveilles. Ce qui ne les empêche pas de rester de sacrés paillards. On n'oubliera pas de sitôt le personnage dionysiaque composé par Denis Lavant ! Malins, les cinéastes confient à André Dussollier le soin de lier plus que jamais Eros à Thanatos : rien de mieux que sa voix magnétique pour jouer avec le tabou de la nécrophilie. Ce voyage aux confins du désir féminin est surtout un éloge de la parole, qu'elle soit littéraire ou triviale — impayables tirades crues de Karin Viard ! Les Larrieu en font la deuxième clé du bonheur, après la nature, bien sûr. « La beauté de la vie, l'énergie de la vie ne sont pas de l'esprit, mais de la matière », écrit J.M.G. Le Clézio dans L'Extase matérielle, l'essai que les cinéastes déposent au chevet de leur Caroline. Et c'est ainsi qu'à la fin ils en font une femme, une vraie. — Guillemette Odicino