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Le rôle de la moto au cinéma

Loving, diffusion du jeudi 16 août 2018 à 08h30

Dans la Virginie de 1958, en pleine ségrégation, les unions mixtes sont illégales. Un couple va faire changer les lois. Les avis sont partagés sur ce film inspiré de l'histoire vraie des époux Loving : délicat ou truffé de clichés ? Critique : | Genre : dossier sensible. Mildred est noire, Richard est blanc. Ils s’aiment. Leur nom de famille est Loving. Mais, en 1958, dans leur Virginie natale, les couples mixtes sont illégaux… Jeff Nichols investit le genre biographique comme il s’était emparé de la science-fiction dans Midnight special : en y instillant son souffle poétique. On reconnaît sa singularité, son sens des plans méditatifs, de l’ellipse et des silences. Héros taiseux, anxieux, rugueux, comme naguère celui de Take shelter, Joel Edgerton livre une performance intense et pudique. Quant à sa partenaire, la gracieuse Ruth Negga, elle laisse deviner en douceur une force têtue, impressionnante. Tout au long des épreuves du couple, le cinéaste retient les effets de mise en scène trop visibles. Il évite ce qui pourrait faire écran entre le spectateur et des personnages simples, dignes et limpides. Tout est mis au service d’une histoire d’autant plus grande qu’elle se développe dans les détails intimes et touchants d’un amour au long cours. Ni militants, ni porte-drapeaux, les Loving sont à l’image du film : discrets, profondément humains.

Le rôle de la moto au cinéma

Loving, diffusion du lundi 05 mars 2018 à 15h20

Dans la Virginie de 1958, en pleine ségrégation, les unions mixtes sont illégales. Un couple va faire changer les lois. Les avis sont partagés sur ce film inspiré de l'histoire vraie des époux Loving : délicat ou truffé de clichés ? Critique : Pour Mildred est noire, Richard est blanc. Ils s'aiment et veulent fonder un foyer. Mais, en 1958, dans leur Virginie natale, les couples mixtes sont illégaux. Pour ce « délit », ils risquent la prison. Histoire vraie : poursuivis comme des délinquants, forcés à l'exil dans un autre Etat, les bien nommés époux Loving sont devenus des symboles de la lutte pour les droits civiques, dans une Amérique encore massivement ségrégationniste. Leur cas exemplaire, porté devant la Cour suprême, a changé les lois et le cours de l'histoire. Le plus souvent, ce genre de grand sujet engendre de pesantes reconstitutions, avec déluge lacrymal et monologues explicatifs. Après quatre longs métrages réussis, on craignait un premier faux pas de la part de Jeff Nichols. Le jeune réalisateur inspiré allait-il se perdre dans la paperasse et les contraintes d'un film-dossier ? Moins spectaculaire, moins ouvertement singulier que le reste de son oeuvre, Loving déjoue tous les pièges avec une infinie délicatesse. Le cinéaste — qui, comme à son habitude, signe aussi le scénario — investit le film biographique comme il s'était, par exemple, emparé de la science-fiction dans le récent Midnight special : en y instillant son souffle poétique. On reconnaît sa singularité dans la contemplation méditative des paysages du Sud américain, vastes tableaux ­d'horizons infinis et bruissants. On ­retrouve aussi son sens de l'ellipse et des silences. Dans la tendresse pour le héros taiseux, anxieux, rugueux, comme naguère celui de Take shelter. Joel Edgerton livre une performance intense et pudique. Mais c'est sa partenaire, la gracieuse Ruth Negga, qui est la grande révélation du film. D'abord réservé et craintif, presque effacé, son personnage devient, sans rien perdre de sa délicatesse, le moteur de la lutte. La manière dont la comédienne laisse deviner, tout en douceur, une force têtue, est impressionnante. Le classicisme dont le cinéaste fait preuve cette fois est une forme de respect. Tout au long des épreuves du couple, de la description attachante de son entourage, on a l'intuition qu'il retient les effets de mise en scène trop visibles, les démonstrations de virtuosité. Qu'il évite ce qui pourrait faire écran entre le spectateur et des personnages simples, dignes et limpides. Ce qui pourrait nous faire oublier la réalité ordinaire et insidieuse de la ­ségrégation. Tout, ici, est au service d'une histoire d'autant plus grande qu'elle se développe dans les détails minuscules, intimes et touchants d'un amour au long cours, en butte à la bêtise et à la violence du monde, puis à la médiatisation. Ni militants, ni porte-drapeaux, les Loving sont à l'image du film : discrets, profondément humains. — Cécile Mury Contre Dès Take shelter, son deuxième long métrage, en 2011, Jeff Nichols bénéficie d'une ferveur quasi béate de la critique. « Mise en scène au scalpel » et « dénouement vertigineux », note Louis Guichard, dans Télérama. Un an plus tard, Samuel Douhaire est en admiration devant Mud : sur les rives du Mississippi, et Midnight Special est sélectionné par l'équipe cinéma du journal parmi les quinze meilleurs films de 2016. Précédé de l'insupportable formule « Inspiré par une histoire vraie » (comment émettre la moindre remarque puisque tout est présenté comme exact à cent pour cent ?), ­Loving semble devoir bénéficier de la même indulgence. Pourtant, débarrassé de la totalité de ses « trucs » (­apocalypse, paranoïa et enfants menacés), le réalisateur semble, cette fois, proche du célèbre conte d'Andersen Les Habits neufs de l'empereur : un monarque paradant nu, sans que personne n'ose le lui dire... Des dizaines de films, déjà, ont vigoureusement dénoncé le racisme anti-Noirs aux Etats Unis, de Hallelujah !, de King Vidor (1929), à La Couleur pourpre, de Steven Spielberg (1985). Qu'on y revienne sans cesse est une nécessité absolue, mais pas dans un mélo que le réalisateur, tout fier de lui, veut visiblement transformer en noble tragédie. Un film qui accumule imperturbablement les clichés : héros proches de la sainteté, méchants au-delà du mal. Les espaces américains sont immenses, comment pourraient-ils ne pas l'être ? Quant au rythme... lent est un terme très en ­deçà de la vérité, figé serait nettement plus exact. Aussi généreux soit-il, un film peut-il être académique ? Oui. — Pierre Murat

Le rôle de la moto au cinéma

Loving, diffusion du mardi 27 février 2018 à 22h55

Dans la Virginie de 1958, en pleine ségrégation, les unions mixtes sont illégales. Un couple va faire changer les lois. Les avis sont partagés sur ce film inspiré de l'histoire vraie des époux Loving : délicat ou truffé de clichés ? Critique : Pour Mildred est noire, Richard est blanc. Ils s'aiment et veulent fonder un foyer. Mais, en 1958, dans leur Virginie natale, les couples mixtes sont illégaux. Pour ce « délit », ils risquent la prison. Histoire vraie : poursuivis comme des délinquants, forcés à l'exil dans un autre Etat, les bien nommés époux Loving sont devenus des symboles de la lutte pour les droits civiques, dans une Amérique encore massivement ségrégationniste. Leur cas exemplaire, porté devant la Cour suprême, a changé les lois et le cours de l'histoire. Le plus souvent, ce genre de grand sujet engendre de pesantes reconstitutions, avec déluge lacrymal et monologues explicatifs. Après quatre longs métrages réussis, on craignait un premier faux pas de la part de Jeff Nichols. Le jeune réalisateur inspiré allait-il se perdre dans la paperasse et les contraintes d'un film-dossier ? Moins spectaculaire, moins ouvertement singulier que le reste de son oeuvre, Loving déjoue tous les pièges avec une infinie délicatesse. Le cinéaste — qui, comme à son habitude, signe aussi le scénario — investit le film biographique comme il s'était, par exemple, emparé de la science-fiction dans le récent Midnight special : en y instillant son souffle poétique. On reconnaît sa singularité dans la contemplation méditative des paysages du Sud américain, vastes tableaux ­d'horizons infinis et bruissants. On ­retrouve aussi son sens de l'ellipse et des silences. Dans la tendresse pour le héros taiseux, anxieux, rugueux, comme naguère celui de Take shelter. Joel Edgerton livre une performance intense et pudique. Mais c'est sa partenaire, la gracieuse Ruth Negga, qui est la grande révélation du film. D'abord réservé et craintif, presque effacé, son personnage devient, sans rien perdre de sa délicatesse, le moteur de la lutte. La manière dont la comédienne laisse deviner, tout en douceur, une force têtue, est impressionnante. Le classicisme dont le cinéaste fait preuve cette fois est une forme de respect. Tout au long des épreuves du couple, de la description attachante de son entourage, on a l'intuition qu'il retient les effets de mise en scène trop visibles, les démonstrations de virtuosité. Qu'il évite ce qui pourrait faire écran entre le spectateur et des personnages simples, dignes et limpides. Ce qui pourrait nous faire oublier la réalité ordinaire et insidieuse de la ­ségrégation. Tout, ici, est au service d'une histoire d'autant plus grande qu'elle se développe dans les détails minuscules, intimes et touchants d'un amour au long cours, en butte à la bêtise et à la violence du monde, puis à la médiatisation. Ni militants, ni porte-drapeaux, les Loving sont à l'image du film : discrets, profondément humains. — Cécile Mury   Contre Dès Take shelter, son deuxième long métrage, en 2011, Jeff Nichols bénéficie d'une ferveur quasi béate de la critique. « Mise en scène au scalpel » et « dénouement vertigineux », note Louis Guichard, dans Télérama. Un an plus tard, Samuel Douhaire est en admiration devant Mud : sur les rives du Mississippi, et Midnight Special est sélectionné par l'équipe cinéma du journal parmi les quinze meilleurs films de 2016. Précédé de l'insupportable formule « Inspiré par une histoire vraie » (comment émettre la moindre remarque puisque tout est présenté comme exact à cent pour cent ?), ­Loving semble devoir bénéficier de la même indulgence. Pourtant, débarrassé de la totalité de ses « trucs » (­apocalypse, paranoïa et enfants menacés), le réalisateur semble, cette fois, proche du célèbre conte d'Andersen Les Habits neufs de l'empereur : un monarque paradant nu, sans que personne n'ose le lui dire... Des dizaines de films, déjà, ont vigoureusement dénoncé le racisme anti-Noirs aux Etats Unis, de Hallelujah !, de King Vidor (1929), à La Couleur pourpre, de Steven Spielberg (1985). Qu'on y revienne sans cesse est une nécessité absolue, mais pas dans un mélo que le réalisateur, tout fier de lui, veut visiblement transformer en noble tragédie. Un film qui accumule imperturbablement les clichés : héros proches de la sainteté, méchants au-delà du mal. Les espaces américains sont immenses, comment pourraient-ils ne pas l'être ? Quant au rythme... lent est un terme très en ­deçà de la vérité, figé serait nettement plus exact. Aussi généreux soit-il, un film peut-il être académique ? Oui. — Pierre Murat

Le rôle de la moto au cinéma

Loving, diffusion du vendredi 23 février 2018 à 13h30

Le rôle de la moto au cinéma

Loving, diffusion du mardi 20 février 2018 à 21h00