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Tchernobyl, Fukushima : vivre avec, diffusion du vendredi 17 août 2018 à 09h25

Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, cinq ans après celle de Fukushima, quel risque présentent les territoires dits «faiblement» contaminés, dont les habitants sont restés sur place ? En Europe, dans ces «zones grises» dites vivables, près de sept millions de personnes, réparties entre la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et la Norvège, ont basculé dans l'inconnu, devenant les cobayes d'une cohabitation permanente avec la radioactivité. Dans les territoires les plus proches de Tchernobyl, le mois suivant l'accident, s'est déclarée une épidémie de cancers infantiles de la thyroïde. Mais que sait-on des conséquences à court, moyen et long termes d'une contamination qui continue d'affecter l'environnement et la chaîne alimentaire ? Olivier Julien a enquêté auprès des habitants de trois zones contaminées, en Biélorussie, auprès des Samis de Norvège et au Japon. Critique : C'est une parole que l'on n'entend nulle part ou presque. Car si nombre de documentaires retracent les accidents nucléaires et explorent leurs dramatiques conséquences sanitaires, on ne se bouscule pas pour interroger les habitants des « zones grises », ces territoires où des populations s'exposent à une radioactivité dite « faible » (comprise entre un et quarante curies), mais dont les effets à long terme sont extrêmement controversés. Trente ans jour pour jour après la catastrophe de Tchernobyl, cinq ans après celle de Fukushima, des Biélorusses, des Norvégiens et des Japonais témoignent. Ils racontent l'angoisse de vivre dans un monde empoisonné par une peste invisible. Et leur soulagement lorsqu'il leur fut confié des instruments pour la « visualiser », leur permettant de repérer les aliments ainsi que les lieux les plus contaminés. Passionnant (et joliment mis en images), ce film n'en est pas moins troublant, voire choquant : il est totalement dépourvu de colère et d'indignation. Pas une voix ne s'élève pour dénoncer le risque insensé auquel nous expose l'énergie nucléaire. Comme si le plus urgent, finalement, était de nous préparer à la prochaine catastrophe. D'apprendre au plus vite de ceux qui ont déjà traversé l'enfer pour mieux nous adapter à un monde irradié. Si un militant antinucléaire sommeille en vous, il fera des bonds... — Marc Belpois   Arte propose Radioactivity (arte.tv/radioactivity), un site Web que nous n'avons hélas pas pu tester.