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Le Caire confidentiel, diffusion du vendredi 30 novembre 2018 à 08h17
Au Caire, en janvier 2011, peu de temps avant la révolution, une femme est retrouvée égorgée dans une chambre d'hôtel. Noredin est chargé de l'enquête. Ses soupçons se portent très vite sur un politicien puissant, proche du pouvoir du président Moubarak. Salwa, une des femmes de ménage, a assisté au meurtre. Alors qu'elle court un grand danger, la hiérarchie de Noredin veut classer l'affaire et conclut à un suicide. Pugnace, l'inspecteur tente d'obtenir le témoignage de Salwa car il veut, à ses risques et périls, faire tomber l'assassin... Critique : | Genre : noir égyptien. Le scénario s’inspire de l’assassinat d’une chanteuse libanaise dans un palace de Dubai en juillet 2008. Un magnat de l’immobilier et membre du Parlement égyptien, proche de la famille de Hosni Moubarak, qui dirigeait alors le pays, avait été reconnu coupable d’avoir versé 2 millions de dollars à un policier cairote pour tuer son ancienne maîtresse. Le réalisateur a transposé le fait divers en janvier 2011, alors que Le Caire est en pleine ébullition révolutionnaire — l’Egypte va bientôt connaître son printemps arabe. Le récit y gagne un surcroît de tension dramatique quand son héros, l’inspecteur Noureddine Mostafa, voit son enquête parasitée puis menacée par les manifestations sur la place Tahrir. Dans une mise en scène animée par un sentiment d’urgence, Tarik Saleh décrit une société et sa police gangrenées par la corruption. Au début du film, Noureddine est un flic comme les autres, pas plus — mais pas moins — « ripou » que ses pairs. Il est même promis à un brillant avenir s’il continue de servir le système en fermant les yeux. Mais Noureddine est de la trempe d’un Philip Marlowe, le privé désabusé des livres de Raymond Chandler (Le Grand Sommeil) : il y a une vraie intégrité morale derrière son cynisme. Un coup de foudre amoureux, mais aussi le sort atroce réservé à une immigrée soudanaise vont réveiller sa soif de justice. Le personnage est magnifique et son interprète, Fares Fares, étonnant…