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La vérité sur Bébé Donge, diffusion du lundi 15 avril 2019 à 20h55
Decoin, fidèle à l'univers de Simenon, transforme un polar en étude de mœurs, stigmatisant les unions de raison entre bourgeois. Danielle Darrieux est fascinante. Critique : | Genre : femme fatale. Un après-midi comme les autres, Elisabeth Donge, qu'on surnomme « Bébé » à 30 ans passés, verse de l'arsenic dans le café de son mari. Pourquoi ? Les flash-back, annoncés par des flous artistiques, ont un peu vieilli. Mais le thème, non. C'est un des premiers films féministes, en fait, à une époque (le début des années 1950) où les femmes étaient censées s'épanouir à l'ombre de leur mari. Au gré de ses désillusions, Bébé devient une morte vive dont la silhouette, vêtue de noir, s'avance dans l'hôpital où gît son mari. Etrangère, désormais, au sort de cet homme qui a tout compris, mais trop tard... Henri Decoin a noirci le roman, déjà sombre, de Georges Simenon, en excluant tout espoir et tout pardon. Géniale dans un double rôle (la jeune idéaliste et la femme rompue), Danielle Darrieux eut du mal à imposer Jean Gabin, dont la carrière connaissait alors une éclipse. Leur duo douloureux, presque sadomasochiste, est un régal. — Pierre Murat