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Janis, diffusion du vendredi 30 novembre 2018 à 22h50

Un documentaire remarquable sur Janis Joplin. De son Texas natal au festival de Monterey qui l’a révélée en 1967… jusqu’à sa mort, à 27 ans. Critique : Sérieux, complet, documenté, le film remonte à la jeunesse de la chanteuse à Port Arthur, petite ville du Texas, où elle fut marginalisée, humiliée. C’est alors que la musique devient son exutoire — le folk, puis le blues de Big Mama Thornton —, et l’alcool, son refuge. Débordant de talent et de volonté, la provinciale ingrate se transforme en princesse hippie à San Francisco. Mais la mue ne se fit pas du jour au lendemain, comme l’attestent les échanges de lettres avec sa famille. Les témoignages sans fard de nombreux musiciens, notamment ceux de son premier groupe, permettent de mieux cerner la complexité du personnage : fragile et despotique, pleine d’énergie et manquant de confiance. La conduite de sa carrière semble une suite d’impulsions, et son rapport aux drogues est l’indice parmi d’autres d’une nature double et tourmentée. Depuis sa révélation époustouflante au festival de Monterey jusqu’au chaos des dernières tournées, les images de concerts sont le reflet criant d’un itinéraire tout sauf tranquille. La réalisatrice suggère un arrière-plan féministe à l’histoire de Janis Joplin. Mais elle ne perd jamais de vue que son film est avant tout le récit d’une vie sans pareille.

Janis, diffusion du dimanche 21 janvier 2018 à 01h40

Un documentaire remarquable sur Janis Joplin. De son Texas natal au festival de Monterey qui l’a révélée en 1967… jusqu’à sa mort, à 27 ans. Critique : Deux ans après sa mort précoce, en 1970, à l'âge de 27 ans, Janis Joplin inspirait déjà un scénario, qui devint The Rose (1979) — mais l'actrice Bette Midler obtint que soit supprimée toute référence au sujet d'origine. Alors que les projets de biopic (dont un avec Amy Adams) ont l'air de patiner, le Janis d'Amy Berg tombe à pic. Sérieux, complet, documenté, ce film remonte avec une acuité particulière à la jeunesse de la chanteuse à Port Arthur, petite ville du Texas. Dès l'adolescence, Janis fut mise en marge, à la fois par sa personnalité singulière et par les humiliations qu'elle eut à subir de ses congénères. C'est alors que la musique devient son exutoire — le folk, puis surtout le blues de Big Mama Thornton — et l'alcool, son refuge. Débordante de talent et de volonté, la provinciale ingrate devient princesse hippie à San Francisco. Mais la mue ne se fait pas du jour au lendemain, comme l'attestent les échanges de lettres avec sa famille. Les témoignages sans fard de nombreux musiciens, notamment ceux de son premier groupe, Big Brother and the Holding Company, permettent de mieux cerner la complexité du personnage : fragile et despotique, pleine d'énergie et manquant de confiance... La conduite de sa carrière semble une suite d'impulsions plutôt que le fruit d'un calcul, et son rapport aux drogues, tour à tour festif et pathologique, est l'indice parmi d'autres d'une nature double et tourmentée. Depuis sa révélation époustouflante au festival de Monterey jusqu'au chaos des dernières tournées, les images de concert sont le reflet criant d'un itinéraire tout sauf tranquille. Amy Berg, découverte en 2006 avec Délivrez-nous du mal (un documentaire sur les abus sexuels dans l'Église), suggère clairement un arrière-plan féministe à l'histoire de Janis Joplin. Mais elle ne perd jamais de vue que son film est avant tout le récit, tragique mais joyeux aussi, d'une vie sans pareille. — François Gorin