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Le rôle de la moto au cinéma

House by the River, diffusion du mardi 05 février 2019 à 00h05

En tuant accidentellement sa domestique, qu'il tentait de violer, un écrivain raté est pris dans l'engrenage du meurtre, dans lequel l'entraîne sa folie. Une œuvre envoûtante et obsédante, à l'image du fleuve dont les eaux semblent refléter le tourment des âmes perdues. Critique : | Genre : Dans la tête de Fritz. Fritz Lang exilé aux Etats-Unis — et même devenu citoyen américain — a toujours eu peur de manquer de travail. Le voilà donc qui accepte, à l'orée des fifties, de bosser pour la peu renommée Republic Pictures (surnommée « Repulsive Pictures » !), dans une économie ultra pauvre, mais avec, sans doute, une certaine liberté. De fait, House by the river est une exceptionnelle fable néogothique et néo-expressionniste 100 % langienne, un film dont les obsessions poisseuses, par exemple un marais limoneux où le héros assassin cherche en trébuchant à retrouver le corps de sa victime, poursuivent longtemps le spectateur. Située en 1910, dans une ville fluviale, l'action met en scène un écrivain raté tuant, plus ou moins par accident, la domestique qu'il a tenté de séduire et se trouvant — ça dit quelque chose aux fans de l'ami Fritz ? — hanté par la culpabilité. Tout se passe sans cesse entre chien et loup, à la faible lueur de bougies ou lampes à pétrole que chacun ne cesse d'allumer et d'éteindre, au point que les personnages deviennent des ombres fantomatiques. A force de le voir au détour de l'escalier prendre la bonne pour sa femme (et inversement), on se ­demande qui notre antihéros veut réellement tuer, et s'il ne confond pas la réalité avec un espace mental particulièrement brumeux... Nous sommes tous des coupables en puissance, suggère une fois de plus Fritz Lang. — Aurélien Ferenczi