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Bogart raconté par Bacall, diffusion du dimanche 02 septembre 2018 à 22h30

Ils se sont rencontrés en 1944 sur le tournage du «Port de l'angoisse», de Howard Hawks. Elle avait 19 ans, beaucoup d'aplomb, le sourire facile et un regard embrumé inoubliable. Lui semblait avoir déjà vécu, comme s'il était revenu de tout. Ce fut pourtant le coup de foudre. Lauren Bacall entra dans la vie de Humphrey Bogart pour ne plus jamais en sortir. L'actrice évoque la carrière de son époux et partenaire, depuis ses débuts comme jeune premier du muet jusqu'à ses derniers films, avec une grande tendresse mais sans complaisance. Lauren Bacall a ouvert ses archives personnelles, autorisant la diffusion de séquences tournées en famille. Critique : Qu'est-ce qu'elle l'a aimé, son Bogart de mari ! Lauren Bacall, des étoiles dans les yeux, déroule pour nous la filmographie de Humphrey qu'elle pimente, de-ci de-là, d'anecdotes plus intimes. Quand elle se souvient de ce que Bogart lui a lancé juste avant de tourner leur premier film ensemble — « J'ai vu vos bouts d'essai... On va bien s'amuser ensemble ! » —, l'actrice a alors l'oeil qui frise : « Il ne croyait pas si bien dire ! »... Si son panégyrique est plutôt convenu, sautant d'un titre à l'autre, il est illustré par de longs extraits de films qui nous laissent le temps de replonger dans cet univers si singulier. Bogart se transforme alors sous nos yeux, faisant évoluer son personnage de bad boy : d'abord seulement méchant et sadique (souvent face à Edward G. Robinson, qui finit toujours par le tuer), on le voit acquérir une touche d'humanité dans High Sierra, (Raoul Walsh, 1941). Mais c'est avec Casablanca (Michael Curtiz, 1942) que le gangster devient aussi un séducteur romantique. « La Warner découvrait que Bogart avait du sex-appeal ! » s'exclame Bacall, toujours amoureuse. Le couple qu'il forme à l'écran avec elle (Le Grand Sommeil (1) , Le Port de l'angoisse, Les Passagers de la nuit et Key Largo) va achever de le rendre sympathique aux yeux des spectateurs. Humphrey Bogart prend alors sa revanche sur ses premiers rôles un peu trop monolithiques. Et finira même par tuer Edward G. Robinson (dans Key Largo, John Huston, 1948) ! — Anne Dessuant (1) Diffusé juste avant, à 20h50 (lire ci-dessus).