Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

L’homme qu’on aimait trop, diffusion du lundi 11 février 2019 à 21h00

Fait divers célèbre : en 1977, Agnès Le Roux disparaît. Son cadavre ne sera jamais retrouvé. Durant des années, sa mère, patronne de casino déchue, accuse de meurtre l'amant de sa fille.Téchiné s'intéresse à la passion fiévreuse, folle, de l'héroïne pour un manipulateur… Critique : | Genre : mère et fille. André Téchiné aime la violence, la cruauté des passions, qu’on retrouve ici dans l’attirance qu’éprouve soudain Agnès Le Roux pour Maurice Agnelet, l’avocat conseil de sa mère, qui collectionne les femmes et les amitiés troubles avec les mafieux locaux… Les noms sont vrais, l’histoire l’est également : le blanchiment d’argent autour du Palais de la Méditerranée, à Nice, la disparition d’Agnès Le Roux, dont le cadavre ne sera jamais retrouvé, et les tentatives de Renée Le Roux pour faire accuser de meurtre l’amant de sa fille… C’est Catherine Deneuve qui interprète la propriétaire du grand casino niçois. Téchiné semble avoir dirigé son interprète favorite — sanglée dans des tenues orientales colorées — en lui demandant de retrouver le rythme d’une comédienne qu’ils admirent tous deux : Danielle Darrieux… Ce que le cinéaste réussit le mieux, c’est la progression de la passion dans le cœur et le corps d’Agnès Le Roux. Elle souffre. Elle brûle. Elle écrit à son amant des lettres fiévreuses et folles. Lui l’humilie plus par sadisme que par peur. « Je déteste être pris dans les sentiments des autres », dit-il. Le cinéaste réussit tout, sauf le procès final. Jusqu’alors excellent, Guillaume Canet, maladroitement grimé, frôle le ridicule. Même les mouvements de caméra se figent. Comme si Téchiné se fichait de l’intrigue, dès lors qu’Agnès Le Roux est morte. Et avec elle les tourments qui le passionnent.